vendredi 16 décembre 2016

Du Bio à n’importe quel prix ?

Marie Rochette


Depuis maintenant quelques années, on peut entrevoir les petits logos verts garantissant une origine écologique sur les produits des marques discount telles que Aldi ou Lidl. Alors bio au rabais ou bio abordable ?



Alors que les produits bio des enseignes Aldi ou Lidl se développent en France depuis seulement un ou deux ans, cela fait déjà quelques années que l’Allemagne les a vu apparaître. En Allemagne, la conscience écologique est en effet beaucoup plus développée qu’en France. Ainsi actuellement, 63 % des allemands se fournissent en bio dans des enseignes discount, 84% dans les grandes enseignes, 50% directement chez le producteur et 36% en magasin bio. La consommation “verte” semble donc ne plus êtr réservée à une élite mais abordable par tous. Est-ce vraiment le cas ?

En terme de prix, le Bio discount reste légèrement plus cher que les produits traditionnels : en se basant sur un panier “classique” composé de légumes, de fruits, de viande et de produits laitiers, il peut y avoir une différence de 2 à 5€. En revanche, il est beaucoup plus abordable que les produits des magasins spécialisés qui sont au minimum 10€ plus cher. Bien que légèrement plus coûteux, le bio-discount reste donc largement avantageux.

            Si les consommateurs sont tentés d’acheter bio, c’est dans un premier temps pour le goût du produit supposé plus savoureux, et dans un second temps par l’envie de prendre soin de soi et de la planète en mangeant des aliments moins aspergés de pesticides. Si le goût reste un critère assez controversé car relativement subjectif, qu’en est-il de l’argument environnemental ?


Différents types de labels

Le premier gage de qualité est la présence de Label ! Seulement il est très facile de s’y perdre. En effet, il en existe de toute sorte, certains sont fiables, d’autres beaucoup moins. On peut distinguer trois grandes catégories.  Les “labels” créés par les enseignes discounts comme “biobio”, “biotrend” ou “bio”, n’en sont pas vraiment, ce sont seulement des marques qui n’apportent aucune information sur les produits sur lesquels ils figurent. Il ne faut donc pas s’y fier ! Le label européen, est certes loin d’être le plus strict, mais garantit tout de même un certain contrôle en interdisant les produits génétiquement modifiés par exemple. Il limite aussi l’utilisation de pesticides ainsi que de certains engrais et contrôle les conditions d’élevage des animaux. C’est ce label que la plupart des produits Bio discounts possèdent. Enfin les labels allemands tels que Bioland, Naturland ou Demeter sont de loin les plus fiables. Ils utilisent les mêmes critères que pour le label européen seulement les quotas et les attentes sont beaucoup plus élevés. On ne les retrouve jamais sur les produits bio discount.


En réalité, les enseignes comme Aldi ou Lidl jouent sur le coût des matières premières. Pour ce faire, ils se fournissent souvent à l’étranger : au Danemark pour le lait, parfois en Égypte pour certains légumes. Ce qui est bien loin de la conscience écologique qu’on associe au bio. Il est d’autant plus important d’y prêter attention qu’aucun label bio n’impose la provenance de ses produits.  


Discount ou non, il semble important de ne pas se fier entièrement aux labels “bio”. Tout bio, tout beau, la réalité est parfois un peu plus compliquée.




vendredi 11 novembre 2016

What do you call chicken that isn’t chicken? SuperMeat!



Victor LAFONT and Rosanna MANIGLIO


     Eating meat is not environmentally sustainable: according to researchers all over the world. Now an Israeli startup wants to sell you artificial chicken meat. Are you ready?

     Strong demographic growth around the world is leading to increased meat consumption. More and more natural resources such as water, land and grain are being drained to support and feed livestock. Today 70% of all farmland is dedicated to livestock and its food. Moreover, nearly half of the world’s grain production is used to feed livestock and not humans, even though an animal consumes much more food than it produces. In fact, we could feed more people with a cow’s food than with its meat. Today, raising  livestock is an absurd and counterproductive system.

     One of the environmental issues of the 21st century is to find solutions to eat differently. One important trend of the past several years is veganism: not eating any animal products, including meat, milk, or eggs. But not everyone is ready to become vegan. Now the Israeli startup “SuperMeat”, claims to have found another solution and intends to revolutionize the food industry. It has developed a new technique to produce artificial meat grown in a laboratory instead of on an animal.

     Experiments on cultured meat had already been conducted some years ago, with beefsteak made from stem cells, but the meat produced was not convincing, and making a single steak cost around 250,000 € per portion.
Thanks to a new process, starting from chicken cells (see Protocol), SuperMeat has managed to produce small quantities of artificial chicken meat, which it claims has “a taste and appearance similar to a real piece of meat”, at a cost under 5 €/kg.


 

     SuperMeat promises us a better life with their “environmentally friendly” industry which would  require 99% less land, 90% less water and create 90% less greenhouse gas emissions.
It invites us to “join the revolution” and “make history” by contributing to the financing of its industry. The startup needs at least $500,000 to develop a full-scale prototype, and the final device will probably cost $2.5 million. Meanwhile, the firm already plans to provide supermarkets, restaurants and even  households with meat-production equipment by 2021.

     SuperMeat’s solution seems to be a good alternative to raising livestock: it’s green, ethical, inexpensive and can be set up quickly. But, when you think about it, doesn’t SuperMeat represent a threat to our consumer society? If SuperMeat becomes a monopoly -- the only firm offering meat -- it will be feeding most of humanity. So it will have total control of the meat market and could decide to significantly raise prices, speculate on natural resources, or ruin companies who produce meat in a traditional way. What appears to be an effective solution to a crucial environmental issue could create some serious societal and economic problems.

     Perhaps SuperMeat’s solution is too extreme. Why not return to a more eco-friendly way of production? After all, it might be more appetizing.