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lundi 2 janvier 2017

Pas de prospérité pour tous en Allemagne

Pas de  prospérité pour  tous en Allemagne

On peut penser que cela va en Allemagne. L'économie marche bien, les rentrées d’argent via les taxes sont importantes, le chômage est bas. Cependant il y a beaucoup de personnes qui restent sur le bord du chemin comme le montrent les chiffres des sympathisants du parti AfD, le parti d'extrême droite nationaliste allemand

La disparité entre les niveaux de richesses des allemands est importante. Des recherches de DIW,  l’institut allemand économie a montré qu'il n'y a pas d´autre nation dans la zone européenne qui ait un revenu minimal et dans le même temps une plus haute disparité de revenu,et ce alors même  que le nombre  de personnes ayant un emploi n’ait jamais été aussi haut. En octobre 2016 le taux de chômage n’était que de 5,8%.

Il est vrai que les allemands ont des hauts revenus et donc un des plus haut taux d´épargne: pendant l´année 2015 le taux d'épargne était de 9,7% par contre le taux d'épargne des Etats-Unis était de moins de 1%. Cependant selon la banque fédérale les dix pour cent des ménages les plus riches possédent 59,8 pour cent de la fortune totale de l’Allemagne.

D´un côté l´histoire récente des Allemands pourrait expliquer ce phénomène. Les Allemands de l´Ouest doivent commencer au point zéro et construire une nouvelle existence dès 1945 et les Allemands de l´Est dès 1990, ce qui pourrait être l’une des raisons de la disparité des revenus entre les nouveaux Länder et les anciens. De l’autre, le gouvernement allemand est d’avis que la dette des états est un luxe contraire aux engagements pris au sein de l’Europe. Ainsi depuis quatre ans  le ministre des finances Wolfgang Schäuble est fier d’avoir atteint un “schwarze null”, à savoir aucun déficit. On peut toutefois souligner que certains grands économistes allemands comme le Professeur Marcel Fratzscher, conseiller de la chancelière Angela Merkel, parle dans son livre Illusions allemandes (2014) même d’une lacune d’investissement cause probable de cette disparité

Pour finir, cette disparité des revenus est aussi due à des raisons individuelles: l´égalité des chances et la mobilité sociale sont fragiles en Allemagne. Ainsi l’étude “Chancenspiegel 2014” de la fondation Bertelsmann Stifung orienté à centre gauche montre que 70% des enfants des diplômés de l´Enseignement supérieur font des études à l'Université alors que seulement 20% des enfants de parents sans diplôme font des études universitaires.

En résumé, les  riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. L’Etat et les riches profitent de la lutte pour la redistribution. Ce thème va devenir un des thèmes principaux des prochaines élections pour le poste de chancelier en septembre 2017.

Isabell Nietgen



vendredi 16 décembre 2016

Du Bio à n’importe quel prix ?

Marie Rochette


Depuis maintenant quelques années, on peut entrevoir les petits logos verts garantissant une origine écologique sur les produits des marques discount telles que Aldi ou Lidl. Alors bio au rabais ou bio abordable ?



Alors que les produits bio des enseignes Aldi ou Lidl se développent en France depuis seulement un ou deux ans, cela fait déjà quelques années que l’Allemagne les a vu apparaître. En Allemagne, la conscience écologique est en effet beaucoup plus développée qu’en France. Ainsi actuellement, 63 % des allemands se fournissent en bio dans des enseignes discount, 84% dans les grandes enseignes, 50% directement chez le producteur et 36% en magasin bio. La consommation “verte” semble donc ne plus êtr réservée à une élite mais abordable par tous. Est-ce vraiment le cas ?

En terme de prix, le Bio discount reste légèrement plus cher que les produits traditionnels : en se basant sur un panier “classique” composé de légumes, de fruits, de viande et de produits laitiers, il peut y avoir une différence de 2 à 5€. En revanche, il est beaucoup plus abordable que les produits des magasins spécialisés qui sont au minimum 10€ plus cher. Bien que légèrement plus coûteux, le bio-discount reste donc largement avantageux.

            Si les consommateurs sont tentés d’acheter bio, c’est dans un premier temps pour le goût du produit supposé plus savoureux, et dans un second temps par l’envie de prendre soin de soi et de la planète en mangeant des aliments moins aspergés de pesticides. Si le goût reste un critère assez controversé car relativement subjectif, qu’en est-il de l’argument environnemental ?


Différents types de labels

Le premier gage de qualité est la présence de Label ! Seulement il est très facile de s’y perdre. En effet, il en existe de toute sorte, certains sont fiables, d’autres beaucoup moins. On peut distinguer trois grandes catégories.  Les “labels” créés par les enseignes discounts comme “biobio”, “biotrend” ou “bio”, n’en sont pas vraiment, ce sont seulement des marques qui n’apportent aucune information sur les produits sur lesquels ils figurent. Il ne faut donc pas s’y fier ! Le label européen, est certes loin d’être le plus strict, mais garantit tout de même un certain contrôle en interdisant les produits génétiquement modifiés par exemple. Il limite aussi l’utilisation de pesticides ainsi que de certains engrais et contrôle les conditions d’élevage des animaux. C’est ce label que la plupart des produits Bio discounts possèdent. Enfin les labels allemands tels que Bioland, Naturland ou Demeter sont de loin les plus fiables. Ils utilisent les mêmes critères que pour le label européen seulement les quotas et les attentes sont beaucoup plus élevés. On ne les retrouve jamais sur les produits bio discount.


En réalité, les enseignes comme Aldi ou Lidl jouent sur le coût des matières premières. Pour ce faire, ils se fournissent souvent à l’étranger : au Danemark pour le lait, parfois en Égypte pour certains légumes. Ce qui est bien loin de la conscience écologique qu’on associe au bio. Il est d’autant plus important d’y prêter attention qu’aucun label bio n’impose la provenance de ses produits.  


Discount ou non, il semble important de ne pas se fier entièrement aux labels “bio”. Tout bio, tout beau, la réalité est parfois un peu plus compliquée.




vendredi 11 novembre 2016

Sortie de piste pour la France





Edouard Gravière et Loïc Fontaine


Les rues des stations françaises, ici Chamonix, moins fréquentées cette saison.
         Pour la première fois depuis 4 ans, la France perd son statut de « première destination mondiale du ski » au profit des Etats-Unis.

La fréquentation des pistes se mesure en « jours skiables », donnée représentant le nombre de personnes skiant sur le territoire national un jour donné. Et d’après Domaines Skiables de France, le pays n’a compté, pour la saison 2015-2016, « que » 52 millions de ces jours skiables contre 53,9 millions pour les USA.

Les Etats-Unis ont profité du recul français de 3% pour récupérer la tête d’un classement qu’ils dominaient jusqu’à 2012. La France reste néanmoins le leader européen, devant l’Autriche qui arrive à la 3ème place.

Selon les professionnels français, cette baisse est due à un manque exceptionnel de neige, particulièrement dans les stations de basse et de moyenne altitude. Mais ce résultat ne cacherait-il pas un problème plus profond pour l’industrie du ski français, voire mondiale ? Probablement. Economiquement et climatiquement, le temps s’annonce maussade pour de nombreuses stations.

Depuis maintenant plus d’une décennie, les chercheurs ont observé  une nette diminution de neige au fil des saisons. L’élévation des températures est la cause principale de ce phénomène.

Cette tendance a fortement impacté l’industrie du ski en France: d’une part, la saison est de plus en plus courte; d’autre part, de fortes disparités sont apparues entre les différentes stations de ski françaises. En effet, la neige naturelle étant plus abondante en altitude, les stations en moyenne et basse altitude doivent se tourner vers la production –très couteuse – de neige artificielle. Mais les budgets limités de ces stations ne permettent pas une utilisation intensive de cette technologie : elles voient donc leur fréquentation faiblir, et séduisent de moins en moins les investisseurs. A contrario, les stations de haute altitude et de renommée s’adressent à une clientèle de plus en plus aisée.

Cependant, malgré leur place de leader mondial, les Etats-Unis doivent faire face à la même menace qu’en France. Récemment, l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a révélé que la couverture neigeuse sur l’hémisphère Nord au mois de juin a chuté de 30% par décennie depuis 1979.


Qu’en est-il de l’avenir ? Selon Diana Madson, directrice d’une ONG américaine visant à promouvoir les zones montagneuses, les stations « ont besoin de diversifier leur économie » pour survivre, en proposant par exemple des activités estivales et en faisant preuve d’originalité pour faire revenir les clients. Et quant à la neige, c’est à nous tous d’agir pour son retour.